Histoire et patrimoine

L'histoire de Broye jusqu'à nos jours

L’histoire de BROYE remonte au moins à 6000 ans comme en atteste la présence du menhir de CHARMEAU à CHAPEY ainsi que de nombreux vestiges archéologiques conservés entre autres par la Société Eduenne et les musées ROLIN et Lapidaire d’AUTUN.

A cette époque, un courant civilisateur qui fut l’un des grands tournants de l’histoire de l’humanité a traversé l’Europe de l’Oural à l’Atlantique, l’Homme est passé du nomade vivant de la chasse et de la cueillette et se déplaçant en suivant les troupeaux et les saisons à un mode de vie plus sédentaire en devenant agriculteur et éleveur.

C’est la civilisation Néolithique, et cette civilisation a brillé d’un éclat particulier sur le site de BROYE. Notre commune peut s’enorgueillir d’être un des lieux témoins de ce lointain passé.

A quoi ressemblait BROYE  à cette époque ? Il est bien difficile de le dire. Il semblerait que les premiers hommes du néolithique se soient installés sur le versant ouest du Mont Jenot, là où se situent actuellement les hameaux de CHARMEAU, de FONTENOTTES et de BRAN.

On y a retrouvé nombre d’objets en pierre (lamelles, couteaux, haches, etc.) datant de cette époque. La situation élevée de ces hameaux surplombant la vallée du Mesvrin  permettait de ce fait de surveiller et d’exercer un contrôle des passages dans la vallée.

Le grand nombre et la diversité des objets trouvés témoignent qu’on se trouve ici en présence d’une véritable industrie.

Cette Communauté est plus développée que les autres, et capable de produire des objets, en nombre supérieur à ses besoins propres. Le site de notre commune devient, au Néolithique, à la fois un site « agricole » et un site « industriel ». C’est un lieu privilégié à partir duquel se développeront de véritables échanges économiques dans la vallée et la région.

Extrait de « L’histoire de notre village – Le vieux Broye – tome II » – articles de V. COTTIN

 

Un patrimoine riche et reconnu

Menhir de Charmeau ou menhir de Broye

Il appartient à une famille habitante du hameau de CHAPEY descendant de son découvreur, l’agriculteur M.RAMOUSSY, qui l’a exhumé de son champ au lieu-dit « l’0uche à l’Hôte » en octobre1913 à environ 150 m de l’endroit où il est actuellement érigé.

Ce mégalithe présente sur une face des gravures fortes intéressantes qui représentent une lame de hache polie et un petit personnage stylisé dans la pose dite de « l’orant ».

Ces graphismes qui  rappellent ceux trouvés dans des grottes préhistoriques du Mercantour et sur le Mont Bego en Italie, permettraient de dater ce mégalithe de la première moitié du quatrième millénaire avant Jésus Christ.

Le Menhir de Charmeau atteste qu’une civilisation néolithique a existé à Broye il y a 6000 ans, lorsque l’homme a fait l’un des plus fabuleux bonds en avant de l’histoire de l’humanité en passant du stade du nomadisme, de la  cueillette et de la chasse au sédentarisme devenant ainsi planteur et éleveur.

Il fut classé monument historique le 22 Juillet 1914.

Les saints de Chapey ou Pierres aux saints

En bordure du chemin allant de Velay à Chapey, ancien chemin gallo-romain on peut voir 5 monolithes, redressées en 1951 ;

Ces pierres tumulaires en granit sculptées au nombre de 5 sont des stèles funéraires, vestiges de la civilisation celtique de l’époque.

Dressées sur des tombes, ces stèles étaient sculptées et représentaient le défunt dont elles évoquaient la vie ou faisaient référence à une divinité locale.

La présence de ces stèles permet d’affirmer l’occupation celtique de ces lieux et de dater cette occupation  au Ve siècle avant J.C.

Les pierres sculptées représentent : « une femme en pied », « une femme avec un enfant », « le buste grossier d’un personnage », «  une statue fruste en pied » et la 5ème « l’image en pied d’un jeune homme aux bras grêles et aux mains exigües et ramenées par devant ».  Bien plus tard, la population locale a assimilé ces sculptures à la représentation de saints dont la fonction protectrice s’exerçait sur la préservation des champs alentours des dégâts occasionnés par  les orages et la grêle, d’où leur nom de saints ou pierres aux saints.

Château de Montjeu

Période ou style : Moyen Âge

Début construction : 1606

Fin construction :  1622

Jardin à la française:  attribué à Le Nôtre, paysagiste du château de Versailles

Propriétaire initial :   Président Jeannin

Propriétaire actuel :   Fondation pour le Patrimoine

Destination actuelle : Habitation privée, ne pouvant être visitée

Classement : Classé monument historique (partiellement en 1958, puis intégralement en 1992)

Latitude :  46° 54′ 09″ Nord

Longitude :  4° 17′ 03″ Est

Le château de Montjeu est situé sur la commune de Broye en Saône-et-Loire, dans un parc occupé par une forêt, des étangs et les jardins, sur la montagne qui domine Autun.

La construction comprend uncorps de logis encadré de deux ailes en retour d’équerre flanquées aux angles de quatre pavillons carrés. Des pierres appareillées marquent les angles des bâtiments et l’encadrement des fenêtres. Une porte encadrée de bossages et surmontée d’un fronton brisé ouvre sur la cour au centre du logis.

Des fossés autour du château et des canonnières dans les pavillons de chaque côté de l’entrée sont seuls à évoquer des éléments de défense. Dans l’aile sud, se trouve la chapelle revêtue de boiseries et ornée de peintures. Au nord, les communs forment un ensemble imposant autour d’une cour, avec portail, abreuvoir monumental et pigeonnier.

Vers l’est, devant le château, au pied du rond-point d’où descendent deux degrés latéraux, une allée d’axe divise les parterres et aboutit à un bassin rond qui domine un vaste horizon de bois et de montagnes. Les parterres forment des compartiments de broderies avec des bassins, dominés de chaque côté par des terrasses plantées d’arbres en quinconce. À l’ouest, un parterre, avec bassin au centre, flanqué de salles de verdure, forme un jardin fermé par une grille.

Ce château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 19 avril 1958

S’agissant d’une propriété privée, il ne se visite pas.

Historique

Au Moyen Âge, les familles de Riveau et d’Ostun se succèdent à la tête de la seigneurie.

En 1586, elle est acquise par le Président Jeannin, originaire d’Autun, Président au Parlement de Dijon, conseillé d’Henri IV, puis Surintendant des Finances sous la minorité de Louis XIII. En 1606, Pierre Jeannin entreprend la construction du château ; à ceux qui s’étonnent de le voir construire dans un site désert, il répond « Je serai toujours assez loin des méchants, et mes amis sauront bien me trouver » À partir de 1623, Pierre de Castille, le gendre du précédent, fait construire les grands escaliers du parc et exécuter le décor de la chapelle. En 1665, la baronnie est élevée en marquisat. Durant la seconde moitié du XVIIe siècle, Nicolas Jeannin de Castille, fils du précédent, bâtit les communs au sud du château sur le même modèle qu’au nord et réalise les jardins à la française. La création de ces jardins est attribuée à Le Nôtre, architecte paysagiste du château de Versailles.

En 1734, Voltaire assiste  dans la chapelle au mariage de Marie Élisabeth Sophie de Lorraine-Harcourt, fille d’Anne Marie Joseph de Lorraine, prince de Guise et de Marie Louise Christine Jeannin de Castille, avec le maréchal de Richelieu.

Cette  même année, Voltaire viendra y abriter quelque temps ses amours avec Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet.

En 1735, un incendie endommage le corps de logis central. La veuve du président d’Aligre fait alors l’acquisition du château et remplace les ponts-levis devant et derrière le château par des ponts dormants et supprime le mur percé d’un portail monumental qui fermait la cour. Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, le domaine passe au petit-fils des précédents, Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau

Au cours du XIXe siècle, unmariage apporte la propriété aux Talleyrand. En 1893, le domaine échoit à la princesse de Ligne. En 1939, le domaine de Montjeu est acheté par M. Roger Louis Demon, industriel du bois, qui pensait y trouver de très belles ressources. Lui-même et sa femme, née Anne-Marie Lyon, se prennent d’une vraie passion pour cette propriété alors en très piètre état. Le château était alors flanqué de deux corps de bâtiment importants, les communs avec écuries, pigeonnier et logements et une ferme. Deux autres fermes étaient exploitées à la porte des Vernes de Lyre et à la porte de Broye.

Un grand chantier de restauration s’ouvre alors :

  • Reconstruction des chemins et revêtement de la route principale, qui permettait aux habitants de Broye de se rendre à Autun, en traversant la propriété,
  • Remise en état des jardins à la française suivant les plans de André Lenôtre, conservés au château,
  • Coupe des arbres malades et dégagements des taillis. Conservation de la futaie « Rageot », magnifique bois de hêtres plus que centenaires. Replantation en résineux suivant le désir des Eaux et Forêts,
  • Reconstruction du mur faisant le tour du parc de 750 hectares ; ce mur, d’environ 7 kilomètres était écroulé en de nombreux endroits,
  • Reconstruction du potager qui se trouve en contrebas des parterres et fournit au domaine les fruits et légumes nécessaires.

M. Demon obtient après la guerre l’inscription aux monuments historiques.

Dès 1948, la ferme principale est équipée d’un matériel de traite électrique des vaches importé des États-Unis. En 1950, les toitures du château sont refaites à l’ancienne et remisen en état d’origine par suppression des gouttières, suivant les préconisations de l’administration des monuments historiques.

À l’intérieur, le château bénéficie de travaux visant à lui donner le confort adapté à l’époque. La chasse était une des plus réputées de Bourgogne : sangliers, chevreuils et daims dans un enclos privé de 750 hectares. Les étangs de la Toison fournissaient l’eau de la ville d’Autun et une pêche de plusieurs tonnes.

Le travail de renaissance de Montjeu sera reconnu et Madame Demon recevra les Palmes Académiques et le Mérite Agricole.

Montjeu a permis à M. Demon, commandeur de la Légion d’honneur et « gueule cassée » de 1914-1918, de cacher une famille juive poursuivie par les nazis en 1944 ; l’institut YadVachem lui a décerné de ce fait le titre de « Juste parmi les Nations ».

À partir de 1963 : après l’incendie qui a détruit l’intérieur du corps de logis central et endommagé l’aile nord, le propriétaire, le docteur Manchot, fait réparer le château.

À la fin des années 1980, le château est racheté par le milliardaire franco-britannique, Sir Jimmy Goldsmith. La propriété est alors définitivement fermée au public, alors qu’auparavant le parc était accessible un jour dans l’année : le Lundi de Pentecôte. Le nouveau propriétaire entreprend immédiatement une œuvre de restauration très importante : mobiliers et aménagements intérieurs, restauration des communs et pavillons et, surtout, reconstruction des jardins à la française et des bassins extérieurs qui étaient à l’abandon et quasiment en ruine. Le résultat final est assez spectaculaire comme en témoignent des vues par paramoteur disponibles sur internet. Par ailleurs, le milliardaire rachète de nombreuses parcelles de forêt jouxtant le parc clos de murs du château, triplant la surface de la propriété. Il se dit qu’il s’agit du plus grand parc clos privé d’Europe (704 hectares enserrés par 10,6 km de murs).

Après la mort de Sir J. Goldsmith le 18 juillet 1997, la propriété aurait été léguée à la Fondation pour le Patrimoine, dont le siège social se trouve en Suisse.

Source : Wikipédia